En 2019, le Cyber-Defence Campus (CYD) d'armasuisse, en collaboration avec l'Université d'Oxford, a montré que moyennant $ 300 d'équipement télévisuel, on pouvait accéder à des informations sensibles diffusées par des satellites : des données personnelles comme des mots de passe, des conversations privées par SMS, mais aussi des données sensibles liées à des infrastructures critiques.
De nombreux outils cryptographiques pourraient être utilisés par les fournisseurs d'accès Internet par satellite pour améliorer la confidentialité des données, mais l'impact sur les performances de la liaison reste le principal obstacle.
La protection des données transitant et collectées dans l'espace via des satellites étant l'une des applications de la technologie d'informatique confidentielle développée par CYSEC, une start-up située à l'EPFL Innovation Park à Lausanne, armasuisse a décidé de s'associer à l'entreprise vaudoise par la signature d'un Partenariat Public-Privé (PPP).
Ce partenariat permettra à CYSEC et à l'équipe du CYD de créer des synergies basées sur leur expertise technique respective sur des projets stratégiques comme la sécurité des communications par satellite.
Un changement de donne pour la protection et le transit des données collectées dans l'espace
Mathieu Bailly, responsable des activités spatiales à CYSEC, explique : « Les recherches effectuées par armasuisse sont très pertinentes car elles ne donneront plus d'excuses aux fournisseurs d'Internet par satellite de ne pas protéger les données diffusées. Nous nous réjouissons de cette collaboration car notre environnement d'exécution de confiance ARCA est bien adapté à la mise en œuvre industrielle de la technologie développée par armasuisse. Nous pensons qu'elle peut changer la donne pour tous les utilisateurs qui ne souhaitent pas exposer leurs données tout en bénéficiant des avantages d'une liaison par satellite. »
Le Cyber-Defence Campus a été créé en janvier 2019 par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, par l'intermédiaire de sa branche Science et technologie armasuisse, afin de favoriser les avancées technologiques dans le domaine de la cybersécurité, et couvre trois domaines principaux : la veille technologique dans un domaine cyber en pleine évolution, le développement de solutions innovantes en s'appuyant sur la coopération avec l'industrie et les universités, et la formation des futurs cyber-spécialistes.
