Bien que les allergies soient très répandues, leur diagnostic est complexe et, selon le type d’allergie, les perspectives de succès du traitement ne sont pas toujours évidentes. Jusqu’à présent, les tests cutanés étaient désagréables, longs et associés à un certain risque de déclencher une réponse allergique trop importante.
Environ un tiers de la population mondiale souffre d’une ou plusieurs allergies, et cette tendance s’accentue chaque année. Les symptômes allergiques peuvent aller de la rougeur et du gonflement de la peau, des démangeaisons ou de l’essoufflement au choc anaphylactique et à la mort.
Le diagnostic d’une allergie est complexe : outre les antécédents médicaux, des paramètres de test dont la validité diagnostique est souvent peu claire sont pris en compte et les patients subissent des tests cutanés. Les allergies sont traitées par le contrôle des symptômes et, dans les cas graves, par l’immunothérapie. L’immunothérapie n’est pas toujours couronnée de succès : à l’heure actuelle, il n’existe pas de méthode fiable permettant de prédire les probabilités de guérison avant de mettre en place une telle thérapie.
Un groupe de recherche du Département de Recherche Biomédicale (DBMR) de l’Université de Berne et du Service de Rhumatologie et d’Immunologie de l’Inselspital, hôpital universitaire de Berne, ainsi que l’Institut de Pharmacologie de l’Université de Berne, ont mis au point un test d’allergie qui simplifie considérablement le diagnostic et peut prédire de manière fiable le succès de l’immunothérapie.
Pour leur nouveau test d’allergie, les chercheurs ont mis au point une nouvelle culture cellulaire in vitro qui, à l’aide de quelques techniques de biologie moléculaire, peut générer presque n’importe quel nombre souhaité de mastocytes matures. Dans le test, ces mastocytes sont mis en contact avec le sérum sanguin de personnes allergiques, puis stimulés avec les allergènes à tester. À ce stade, l’activation des cellules peut être quantifiée très facilement et rapidement à l’aide de la cytométrie de flux.
Un fort potentiel pour des applications multiples
Afin de pouvoir réaliser un grand nombre de tests, les chercheurs ont mis au point une approche à haut débit permettant de mesurer jusqu’à 36 conditions dans un seul tube à essai. « Une personne formée peut déjà effectuer environ 200 tests par jour en utilisant cette procédure, et le processus sera encore optimisé », explique Noemi Zbären du DBMR, principale auteure de l’étude.
Selon les chercheurs, le test présente également un fort potentiel pour le suivi du succès thérapeutique et de la durée d’action de nouveaux médicaments contre les allergies dans le cadre d’essais cliniques, ainsi que pour la détermination d’éventuelles réactions allergiques et le contrôle de la qualité des produits alimentaires.
