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Horlogerie et microtechnique en Suisse : les syndicats de salariés et le patronat sont tournés vers le futur

Ralentissement de la demande mondiale, montée en puissance de la concurrence et mutations technologiques... Tous les ingrédients sont là pour faire trembler l’industrie horlogère suisse sur ses bases. Mais l’accord unanime entre salariés et patrons sur une nouvelle Convention collective, entrée en vigueur en 2017, démontre une volonté partagée d’aller de l’avant. Il illustre aussi la capacité des acteurs économiques suisses à dialoguer et à se retrouver sur l’essentiel : la compétitivité des filières qu’ils représentent.

Horlogerie et microtechnique en Suisse

S’il fallait illustrer l’esprit de responsabilité des salariés et des dirigeants d’entreprises suisses, cet exemple le ferait à merveille. En trouvant un accord, en 2016, sur une nouvelle Convention collective de travail (CCT) pour l’industrie horlogère et microtechnique, salariés et dirigeants des entreprises de cette filière ont prouvé au marché mondial et aux concurrents étrangers qu’il fallait bel et bien compter sur eux dans les années à venir. L’apparition de nouveaux droits ou le renforcement de ceux existants pour les salariés, comme la mise en place d’un congé maternité de 18 semaines payées intégralement, le passage à 10 jours du congé paternité dès la deuxième naissance ou encore l’augmentation de la part patronale sur les cotisations d’assurance maladie, s’accompagnent, côté salariés, d’une prise de conscience et d’une acceptation des défis qu’ils auront à relever pour coller aux attentes du marché et aux nouveaux modes de production dans le futur. Au-delà de ces aspects, c’est bien la volonté commune d’un dialogue de qualité qui ressort de ces neuf mois de négociations. Si elle ne fait pas à elle seule le succès ou la pérennité de cette branche, elle garantit toutefois la stabilité et la marche en avant d’une filière essentielle à l’économie suisse tant en termes d’emplois (57000 salariés recensés dans l’horlogerie et la microtechnique) que d’image véhiculée à l’international.

Nouvelle convention collective horlogère: une solide base de discussions

Cet accord pose également de solides bases aux discussions qui devront se poursuivre autour des mutations des modes de production, des produits eux-mêmes et donc des métiers de l’horlogerie et de la microtechnique. Elles sont aujourd’hui rendues nécessaires par la montée en puissance du numérique et l’inéluctable virage des ateliers et usines vers l’industrie 4.0. Autant de paramètres qui devront s’accorder avec un savoir-faire artisanal, au sens le plus noble du terme, et une rigueur d’exécution des gestes reconnus dans le monde entier. Partager cette vision est une condition essentielle au renforcement de ces filières alors que le marché mondial de l’horlogerie, pour ne citer que celui-ci, est à la peine compte-tenu des troubles économiques et géopolitiques mondiaux. En effet, selon la Fédération de l’industrie Horlogère Suisse (FHS), les exportations de garde-temps fabriqués dans la Confédération Helvétique ont reculé de 9,9% en 2016 à 19,4 milliards de francs.

Intelligence collective et résilience

Cette situation conjoncturelle fragile fait peser un risque sur tout un pan de l’économie suisse. La concurrence mondiale, notamment venue des pays à bas-coûts, représente également une menace pour les industriels et artisans ainsi que leurs salariés, contraints de se remettre en question en permanence. Tous viennent de prouver, avec cet accord sur une nouvelle CCT visant à consolider un cadre et des conditions de travail épanouissants pour les individus, et la promesse de discussions constructives sur l’avenir de la filière, qu’ils ont bien conscience des enjeux et des défis à relever pour conserver le leadership de la fabrication de montres haut de gamme.

Après tout, ne dit-on pas que c’est dans les périodes mouvementées qu’il y a de belles positions à prendre et que chaque risque présente aussi son lot d’opportunités ? Quand l’intelligence collective est au service de la résilience économique, la Confédération Helvétique, ses entreprises et leurs salariés se donnent toutes les chances de continuer à tirer leur épingle du jeu sur des marchés où leur légitimité est forte, quelles que soient les secousses auxquelles l’économie mondiale peut être confrontée. Il suffit pour cela de préserver un dialogue apaisé et tourné vers l’avenir entre les parties prenantes.

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