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Intuitive Surgical, pionnier de la chirurgie robotisée en pleine expansion

Installée dans le canton de Vaud depuis 2006, Intuitive fait partie des leaders mondiaux des technologies de soins mini-invasives. Aujourd’hui, non seulement elle grandit, mais elle aide d’autres entreprises à s’implanter dans le canton de Vaud.

Fondée à Sunnyvale dans la Silicon Valley en 1995, Intuitive Surgical s’est installée à Aubonne en 2006. Son produit phare, le da Vinci, est un système chirurgical robot-assisté qui apporte aux chirurgien·nes, entre autres, une grande précision dans l’exécution de leur geste. Le premier de ces outils a été installé en Allemagne, fin 1999. Depuis, quatre générations de ces systèmes chirurgicaux robot-assistés se sont succédé. Ils sont particulièrement prisés dans le domaine de l’urologie, la gynécologie ainsi que pour la chirurgie générale et thoracique.

Ces dix dernières années en particulier, Intuitive Surgical a vu sa croissance s’accélérer. Aujourd’hui, près de 6.730 systèmes da Vinci sont installés dans le monde, ayant permis la réalisation de plus de 10 millions d’interventions à ce jour. Dont 1,5 million, rien qu’en 2021. Plus de 60.000 chirurgien·nes dans le monde ont déjà été formé·es à la technologie. L’entreprise continue à grandir. En pleine expansion, le siège européen d’Intuitive Surgical qui compte aujourd’hui près de 200 salarié·es devrait en accueillir une centaine de plus d’ici à 2028. Entretien avec Jean-Yves Raimon, VP International & European HQ Lead de l’entreprise.

Vaud, Intuitive Surgical, Life Sciences
Intuitive Surgical, pionnier de la chirurgie robotisée en pleine expansion
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Parlez-nous de votre produit-phare, le da Vinci ?

La force de cette technologie est de permettre au chirurgien de réaliser des interventions toujours plus complexes, tout en restant maître de son geste, mais avec une précision, une dextérité, une vision, un confort ergonomique qui peut améliorer ses capacités opératoires. L’outil lui permet par exemple d’utiliser des angles de travail que la main humaine ne permettrait pas d’atteindre. Pour le patient, cela implique potentiellement plus de sécurité, mais aussi une récupération plus rapide grâce aux micro-incisions réalisées qui sont peu invasives. Enfin, le système da Vinci est complété par un vaste écosystème : formation en présentiel ou en distanciel (par notre entreprise ou par des chirurgienn·es reconnu·es et certifié·es), mais aussi de nombreux outils digitaux, dont certains permettent de suivre l’ensemble des interventions qui sont filmées. S’y ajoute la maintenance des systèmes, l’optimisation de leur utilisation au sein des blocs opératoires (préparation, disposition, etc.), et la formation des opérateurs de bloc spécialisés, l’aide à la stérilisation, etc. Nous ne faisons pas que mettre à disposition un outil, nous fournissons un accompagnement permanent afin qu’il soit utilisé de manière optimale et sécurisée.

En quoi cet outil change-t-il la donne ?

Pour les professionnel·les et leur patient·es, l’enjeu est une diminution du taux de complication, une meilleure récupération postopératoire. Pour les institutions de santé, les conséquences sont multiples : il devient possible de maximiser le nombre d’interventions, qui peuvent s’inscrire dans des parcours ambulatoires et non des temps de séjours longs. Il y a moins de ressources humaines mobilisées par opération. Il devient possible de suivre l’évolution et la performance des personnes formées à l’outil et d’améliorer leur formation de manière continue, y compris à distance. Cela implique plus de souplesse pour les équipes.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer dans le canton de Vaud ?

Intuitive est une société américaine, notre première installation en Europe a vu le jour à St-Germain en Laye en France. Moins d’une centaine de systèmes da Vinci étaient alors installés en dehors des États-Unis en 2006. Nous cherchions à nous internationaliser et nous développer. Il nous fallait trouver un lieu qui réponde à plusieurs critères : central géographiquement en Europe, qui bénéficie de la proximité d’un aéroport international. Une région où nous pourrions recruter des profils internationaux. La présence d’acteurs du secteur des sciences de la vie était également importante. Vaud réunissait tous ces critères. De plus, la stabilité économique du pays et l’ouverture et la facilité de dialogue avec ses instances décisionnaires ont aussi joué un rôle.

Quels sont, d’après-vous les avantages qu’offre le canton de Vaud à une entreprise comme la vôtre ?

La qualité de l’écosystème global des sciences de la vie qui, en quinze ans, s’est développé davantage. Représentants du canton, organismes paritaires, universitaires, financiers et industriels sont aujourd’hui très connectés. Des acteurs comme Innovaud, le SPEI, BioAlps, Inartis, Venturelab et l’EPFL se connaissent et collaborent. C’est aussi un réservoir très important de talents de grande qualité, qui permet d’alimenter nos besoins de recrutements actuels et futurs. La multiplicité des sièges de société dans le domaine est aussi un phénomène qui permet l’inspiration et même l’émulation mutuelle, à travers des échanges très ouverts et nourris. Cette capacité d’échange est une vraie richesse : à tous les échelons il est facile de se rencontrer et d’échanger. La qualité du système éducatif mérite d’être soulignée, notamment parce que les écoles sont capables d’adapter les cursus de formation en fonction des besoins du marché de l’emploi, cette souplesse est extrêmement précieuse. Enfin, le cadre de vie exceptionnel est précieux, car il facilite évidemment le travail de recrutement.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le soutien que vous avez reçu d'Innovaud ?

Innovaud a été un acteur de tout premier plan, qui a permis à notre installation de naviguer à travers toutes les formalités administratives, de comprendre les mécanismes techniques et culturels, et de gérer les introductions auprès des personnes décisionnaires. Si le canton est francophone, son fonctionnement est pour autant très différent du référentiel français que nous connaissions, et y œuvrer nécessite forcément un temps d’adaptation, qu’Innovaud a contribué à réduire. À tel point que je suis entre-temps devenu moi-même ambassadeur Innovaud, pour apporter aux nouveaux entrants des réponses complémentaires, ou un point de vue plus précis selon les besoins des différentes sociétés candidates à l’installation.

Que prévoyez-vous pour le développement de vos activités dans le canton et à l’étranger ?

Nous avons racheté notre site d’Aubonne en 2012, construit un nouveau bâtiment puis rénové totalement notre bâtiment historique. Nous sommes en train de construire un troisième bâtiment, de 4500m2 qui sera achevé en 2023. L’ensemble devrait pouvoir accueillir à terme près de 350 personnes, y compris notre unité de R&D qui se développe rapidement. Pour le moment, une dizaine de chercheurs travaillent sur site, mais notre souhait est d’augmenter la collaboration avec l’EPFL, des universités ou d’autres acteurs de l’innovation du canton, afin de créer des synergies. Pour l’étranger, une impulsion particulière a été donnée à l’international ces cinq dernières années et cela va continuer, notamment en Europe. Notre siège devrait donc naturellement bénéficier de cette accélération de notre croissance.

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