Un vaccin prometteur à ARNm développé par Moderna, dont l'efficacité contre certains cas de mélanome a été confirmée, sera bientôt testé aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Cette technologie ARNm est qualifiée de « petite révolution » dans le domaine de la vaccinologie anticancéreuse par le chef du service d'oncologie des HUG, Olivier Michielin. Le début de l'essai clinique est prévu pour l'été ou l'automne 2023.
Les HUG, ainsi que peut-être trois autres sites en Suisse alémanique, participeront à cet essai critique de phase 3 à l'échelle mondiale. L'objectif est de proposer le traitement combiné du vaccin ARNm et de l'immunothérapie aux patients présentant un risque important de récidive.
Michielin a parlé de l'essai à la suite de la plus grande conférence annuelle sur le cancer organisée début juin à Chicago par l'American Society of Clinical Oncology (Société américaine d'oncologie clinique). Au cours de cette conférence, les résultats les plus récents sur le vaccin ARNm ont été présentés. Les résultats suggèrent une réduction significative des récidives chez les personnes diagnostiquées avec un cancer de la peau lorsque le vaccin est administré en conjonction avec le médicament anticancéreux Keytruda, développé par Merck.
Selon M. Michielin, ces résultats sont « extrêmement impressionnants ». Le risque de récidives métastatiques dans des organes autres que la peau est réduit de 65 % par rapport à l'immunothérapie seule, qui réduisait déjà ce risque d'environ 40 %. « Nous ne nous attendions pas à voir un jour de tels chiffres. L'excitation était palpable lors de la conférence », a commenté M. Michielin.
Un bouleversement dans les thérapies personnalisées contre le cancer
La technologie de l'ARNm est considérée comme révolutionnaire dans le domaine de la vaccinologie anticancéreuse. Pour la première fois, elle permet de cibler de nombreuses mutations spécifiques propres à chaque individu. Cette approche révolutionnaire est considérée comme un changement dans la médecine personnalisée, offrant une nouvelle façon potentielle de lutter contre divers types de cancer.
Un autre avantage est le faible niveau de toxicité de ce type de vaccin. Cela en fait une option thérapeutique viable pour les patients ayant subi une greffe, un groupe pour lequel l'immunothérapie n'est souvent pas proposée en raison du risque de rejet du greffon.
Cet essai à venir présente donc un potentiel important pour l'avancement des traitements contre le cancer, en particulier contre le mélanome. Les résultats de cet essai pourraient changer la façon dont nous comprenons, ciblons et traitons non seulement le mélanome, mais aussi d'autres formes de cancer, marquant ainsi une nouvelle ère dans le traitement du cancer.
