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Chômage. Comment la Suisse résiste

De longue date et même si elle n’est pas complètement à l’abri des turbulences internationales, la Confédération Helvétique a toujours présenté des chiffres du chômage particulièrement bas par rapport à d’autres pays européens, à commencer par la France. L’année 2017 n’a pas failli à cette règle et la persistance d’un franc fort sur le marché des devises ne change pas fondamentalement la donne.

une femme et un homme face à face où l'homme signe un contrat de travail.
Chômage en Suisse : très bonnes performances de l'emploi en 2017

Un marché de l’emploi suisse en bonne santé

Avec une part de 3,2% de chômeurs inscrits en 2017 (Source : Secrétariat d’Etat à l’économie, SECO) la Suisse a encore affiché une très belle performance sur le marché de l’emploi, enregistrant même au passage un recul de 0,1 point par rapport à 2016. Un niveau tout à fait remarquable, après un an et demi de stabilité à un taux de 3,3%, proche du plein emploi. Autre prouesse du marché de l’emploi en Suisse, sa capacité à donner du travail aussi bien aux jeunes actifs qu’aux séniors : respectivement seuls 3,1% et 2,8% d’entre eux étaient au chômage et inscrits dans un office régional de placement l’an dernier. La situation de l'emploi en Suisse est toujours très bonne en comparaison internationale, comme le montre le taux de chômage harmonisé selon le Bureau International du Travail (BIT) de 4.8% au troisième trimestre 2017. Enfin, d’un strict point de vue géographique, il faut également souligner que les régions italophone et francophone de la Suisse sont celles qui sont les plus exposées au risque de chômage, à l’inverse de la partie alémanique.

Un système exigeant vis-à-vis des demandeurs d’emplois en Suisse

« Il y a plusieurs explications à ces chiffres », explique Stefan Leist, chef du secteur Analyse du marché du travail et de la politique sociale au sein du SECO à Berne, « et notamment un système de formation adapté aux besoins des entreprises, avec un apprentissage qui permet une bonne intégration des personnes qui ont des qualifications moyennes ou basses ». Par ailleurs, le marché du travail suisse est également relativement flexible, avec des salaires peu réglementés et des conditions de licenciement souples, ce qui a tendance à faciliter les embauches dans les entreprises. « Enfin, si le système d’assurance chômage est assez protecteur, il exige également un effort permanent des demandeurs d’emploi pour retrouver rapidement du travail », poursuit-il. Conjugués à la capacité du pays à faire le dos rond lors des périodes de crise grâce à une économie solide et à une industrie d’excellence, ces facteurs permettent donc d’afficher un niveau de chômage des plus maîtrisés, en comparaison internationale. Conséquence de cet état de fait, les périodes de chômage restent également relativement contenues pour la plupart des demandeurs d’emplois, avec une durée moyenne de 6,6 mois pour les personnes inscrites auprès d’un Office régional de placement (ORP) de l’assurance chômage.

L’impact du franc fort sur le chômage en Suisse

A la suite du ralentissement conjoncturel intervenu en 2015, l’économie suisse s’est reprise ces deux dernières années. Toutefois, les conséquences de l’appréciation du franc ont été très hétérogènes. L’industrie du tourisme souffre nécessairement de cette réalité, avec à la clé moins d’emplois dans ce secteur et l’industrie fortement exportatrice a également été exposée à cette situation. Pour autant, les industriels qui ont su cultiver un positionnement à haute valeur ajoutée, que ce soit dans la pharmacie ou la mécanique de précision, ont toujours plus ou moins réussi à absorber ces hausses du franc suisse et, globalement, à défendre leurs positions commerciales à l’international. L’affaiblissement de l’économie mondiale, en sus du franc fort, a également perturbé les chiffres suisses à l’exportation et conduit à une hausse du chômage. D’autant que, perçu comme une valeur refuge, le franc suisse s’est souvent apprécié au plus fort des tempêtes économiques mondiales.

A noter : l’assurance chômage pour les suisses et les frontaliers

Les personnes domiciliées en Suisse peuvent prétendre à l’assurance chômage si elles perdent leur emploi, à condition d’avoir cotisé au moins 18 mois au cours des deux années précédant la perte de leur travail. Dans ce cas, elles peuvent percevoir entre 70 et 80% de leur dernier revenu pendant un maximum d’un an et demi. Pour les travailleurs frontaliers qui perdraient leur emploi en Suisse, les règles d’indemnisation qui s’imposent sont celles de leur pays de résidence.

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